L’un des membres fondateurs de Jalmalv-Dijon, Jacques GIRARDIER, alors chirurgien à la clinique Drevon à Dijon, témoigne ainsi :
« J’ai fait effectivement partie des acteurs de son histoire, mais je tiens à préciser deux remarques fondamentales à mes yeux :
- L’émergence des soins palliatifs a résulté d’abord de l’appel pressant des soignants devant la situation des malades en fin de vie et le refus de l’euthanasie
- Ce sont les malades eux-mêmes et leurs familles qui ont tracé la route des soins palliatifs. Ils sont autant de pierres qui nous ont appris, jour après jour, leurs attentes à l’égard du monde des soignants et de la société
Ces deux remarques expliquent la mobilisation dans les années 1985, à l’époque où on ne parlait pas de Soins Palliatifs en France. Elle s’est focalisée dans deux directions : le soulagement de la douleur qui était mal prise en compte et l’accompagnement. Contre la douleur, ce fut le recours aux opiacés et la lutte contre les a priori et les opinions tranchées du moment ! Il en est de même pour l’accompagnement : les hôpitaux étaient des milieux fermés, terrains d’action des médecins et des soignants, et seuls quelques visiteurs de malades et les aumôneries avaient le droit d’y pénétrer sur la pointe des pieds.
Il a fallu notre voyage au Canada, possible grâce à la générosité d’une famille de malade, la famille PERE, pour découvrir le bénévolat d’accompagnement et le vrai travail en équipe.
Deux équipes médicales, l’une à l’hôpital dirigée par le Dr Jean-Michel LASSAUNIERE et l’autre en clinique, clinique Drevon, ont décidé d’unir leurs efforts parallèles pour témoigner.
Ainsi est née, en 1987, l’association JALMALV DIJON, dans la lignée de JALMALV GRENOBLE.
Le témoignage est le suivant : tout faire pour lutter contre la maladie mais ne jamais oublier que ce n’est pas seulement des maladies que l’on soigne, mais avant tout des personnes. En toute circonstance, il faut répondre à leurs besoins, tant physiques que moraux ou spirituels. Surtout lorsque la vie est menacée. Il faut s’efforcer de soulager et d’accompagner leur souffrance, c’est l’affaire de tous.
Les équipes médicales et soignantes sont concernées, mais la société aussi est concernée et les bénévoles en sont l’émanation agissante .
Depuis 30 ans, les choses ont évolué, les maladies ont changé, les malades ont changé, les lois ont changé, un gros travail de réflexion éthique a enrichi la pensée. Pourtant rien ne résoudra la question de la souffrance. Et, plus que jamais, l’accompagnement des personnes en fin de vie reste un devoir d’humanité.
Longue vie à JALMALV ! »
Docteur Jacques GIRARDIER (mars 2017)